Le classique du taiji de Wang Zong Yue
traduction de José Carmona
(NB : taiji = symbole de l'union du yin et du yang)
Le Taiji (faîte suprême) est engendré par le Wuji (vide absolu, état qui précède le mouvement). Il est à l'origine du Yin et du Yang.Dans l'action, ils se séparent, dans l'immobilité ils s'unissent. Il ne faut pas être en deçà ni au-delà du point où les deux principes sont en harmonie.
En suivant le mouvement de l'adversaire il faut se déplacer lorsque l'autre cède, et céder lorsqu'il s'étend. Si celui-ci emploie la force, il faut répondre par la souplesse; c'est ce qu'on appelle esquiver (zou). Si malgré ses réactions on peut à tout moment le suivre, c'est ce qu'on appelle adhérer (黏 nian).
(NB : taiji = symbole de l'union du yin et du yang)
Le Taiji (faîte suprême) est engendré par le Wuji (vide absolu, état qui précède le mouvement). Il est à l'origine du Yin et du Yang.Dans l'action, ils se séparent, dans l'immobilité ils s'unissent. Il ne faut pas être en deçà ni au-delà du point où les deux principes sont en harmonie.
En suivant le mouvement de l'adversaire il faut se déplacer lorsque l'autre cède, et céder lorsqu'il s'étend. Si celui-ci emploie la force, il faut répondre par la souplesse; c'est ce qu'on appelle esquiver (zou). Si malgré ses réactions on peut à tout moment le suivre, c'est ce qu'on appelle adhérer (黏 nian).
"l'énergie de compréhension" (懂 勁 dǒng jìng)
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Alors nous pouvons faire écho à sa rapidité comme à sa lenteur. Bien qu'au cours d'un combat les situations puissent varier indéfiniment, il n'existe qu'un seul principe. En le recherchant sans relâche, on réalise graduellement "l'énergie de compréhension" (懂 勁 dǒng jìng) par laquelle l'esprit s'illumine. Toutefois, ce stade de la pratique reste inaccessible sans des efforts prolongés et une grande constance.
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On doit être vide et faire culminer l'énergie, concentrer le souffle dans le champ de cinabre inférieur (le dantian situé au-dessous du nombril), se maintenir constamment dans l'axe (qui joint les points baihui au sommet du crâne et huiyin au niveau du périnée), et ne fixer l'énergie nulle part de façon à rester insaisissable. La force de l'adversaire ne doit rencontrer que le vide, à gauche comme à droite. Si ce dernier attaque vers le haut, il faut l'attirer encore plus haut; s'il attaque vers le bas, il faut descendre encore plus bas. Quand il s'avance, la distance qui nous sépare doit augmenter ; quand il recule, cette distance doit diminuer. Le degré de sensibilité doit être tel que le poids d'une plume modifie votre perception et qu'une mouche ne trouve où se poser. L'autre ne me connaît pas, moi seul je perçois ses intentions. C'est par la compréhension de ce qui précède que le héros est sans rival.
Il existe de nombreuses techniques de combat qui, bien que différentes dans leurs formes, visent toutes à vaincre la faiblesse par la force et la lenteur par la rapidité. Que la force surpasse la faiblesse et qu'une technique rapide l'emporte sur une technique plus lente, il ne s'agit là que des capacités d'une constitution physqiue favorisée par la nature et développée par l'entrainement, et non pas des fruits d'un travail profond et soutenu. L'adage "quatre onces (de force) renversent mille livres" montre qu'une grande force peut être vaincue avec une force infime. Lorsque l'on voit des vieillards déjouer les attaques de nombreux assaillants, ce n'est pas la rapidité mais bien d'autres qualités qui sont mises en oeuvre.
Il existe de nombreuses techniques de combat qui, bien que différentes dans leurs formes, visent toutes à vaincre la faiblesse par la force et la lenteur par la rapidité. Que la force surpasse la faiblesse et qu'une technique rapide l'emporte sur une technique plus lente, il ne s'agit là que des capacités d'une constitution physqiue favorisée par la nature et développée par l'entrainement, et non pas des fruits d'un travail profond et soutenu. L'adage "quatre onces (de force) renversent mille livres" montre qu'une grande force peut être vaincue avec une force infime. Lorsque l'on voit des vieillards déjouer les attaques de nombreux assaillants, ce n'est pas la rapidité mais bien d'autres qualités qui sont mises en oeuvre.
Il faut se tenir en équilibre comme les plateaux d'une balance et se mouvoir comme une roue : si le poids tombe d'un côté, alors le mouvement suit. La double lourdeur (雙重 shuāng zhòng ) provoque la stagnation (de l'énergie). Un adepte qui, malgré des années de pratique, ne parvient pas à transformer l'énergie adverse et est dominé par elle, n'a pas réalisé l'erreur du "double poids".
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double lourdeur (shuāng zhòng )
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On corrige ce défaut par la compréhension du yin et du yang. "Adhérer" c'est esquiver et esquiver c'est adhérer. Le yin ne quitte pas le yang et le yang ne se sépare pas du yin. Quand le yin et le yang se répondent mutuellement, on obtient l'énergie de compréhension. En y appliquant sans cesse le corps et l'esprit, on en pénètre progressivement l'essence jusqu'à ce que le mouvement suive le désir du coeur.
Le fondement réside dans l'oubli de soi pour suivre l'autre. Nombreux sont ceux qui comment l'erreur de délaisser ce qui est proche pour chercher ce qui est lointain. Comme on le dit "Au moindre faux pas on s'écarte de mille li du but". Ceux qui étudient ce traité doivent bien examiner cela.
Le fondement réside dans l'oubli de soi pour suivre l'autre. Nombreux sont ceux qui comment l'erreur de délaisser ce qui est proche pour chercher ce qui est lointain. Comme on le dit "Au moindre faux pas on s'écarte de mille li du but". Ceux qui étudient ce traité doivent bien examiner cela.
une traduction littérale
Explication du Diagramme Tai Ji (Tai Ji Tu Shuo)
Wu Ji déjà Tai Ji
Tai Ji bouge pour produire Yang
Mouvement jusqu'à sa limite (Ji) puis immobile
L'immobilité produit alors Yin
Immobilité jusqu'à sa limite puis retourne au mouvement.
Un mouvement, une immobilité
Chacun agit comme la racine de l'autre
Et (ils) se séparent en Yin et Yang.
Les deux principes (Liang Yi) sont établis
Yang change avec Yin et ils s'unissent pour produire l'eau, le feu, le bois, le métal et la terre.
Les cinq Qi se déploient sans à-coups
Les quatre saisons avancent à leur rythme.
Les Cinq Eléments ne faisant qu'un sont Yin et Yang.
Yin et Yang ne faisant qu'un sont Tai Ji.
L'origine de Tai Ji est dans Wu Ji.
Dès que les Cinq Eléments sont produits, chacun a son caractère.
La réalité de Wu Ji et l'essence de Deux (les Deux Principes) et de Cinq (Cinq Eléments) se combinent et coagulent merveilleusement.
Le Tao du Ciel (Qian) parfait le Masculin; le Tao de la Terre (Kun) parfait le Féminin.
Les Deux Qi réagissent (copulent) et s'influencent mutuellement, transformant et donnant naissance aux 10 000 choses.
Les 10 000 choses ne cessent de donner naissance et de transformer sans fin.
Seul l'Homme obtient cette excellence et est le plus intelligent.
Après que sa forme a été créée, son esprit découvre la connaissance.
Les cinq caractères (des Cinq Eléments) sont stimulés et entrent en mouvement.
Le bien et le mal sont distingués et les 10 000 choses apparaissent.
Les Sages fixent les contenus utilisant le Bienveillance et la Droiture (Ren Yi), le Centre et la Justesse (Zhong Zheng).
Ils préconisent l'immobilité et établissent la limite (Ji) de l'homme
Jadis, "la vertu des sages était en l'harmonie avec le Ciel et la Terre.
Leur illumination en harmonie avec le soleil et la lune.
L'ordre de leurs actes en harmonie avec les quatre saisons.
Leur chance et leur malchance en harmonie avec les démons et les dieux".
(Citation du Livre des Transformations)
La chance de l'homme supérieur tient dans la culture (de sa vertu);
La malchance de l'homme petit tient dans sa nature.
Ainsi il est dit qu'en établissant le Tao du Ciel, on parle de Yin et de Yang.
En établissant le Tao de la Terre, on parle de Yin et de Yang.
En établissant le Tao de l'Homme, on parle de Bienveillance et de Droiture.
Il est dit également, "Si l'on retourne à l'origine de toute chose, on sait ce qu'il y a à dire à propos de la vie et de la mort".
Combien est grand le Yi (Yi Jing / I Ching - le Livre des Transformations).
Il est donc le plus parfait.
Ce texte est de Zhou Dun-yi (1017-1073), philosophe, membre de la Secte du Diagramme Tai Ji souvent appelée néo-confucianiste. Il était un adepte de l'alchimie physiologique taoiste.
Tai Ji bouge pour produire Yang
Mouvement jusqu'à sa limite (Ji) puis immobile
L'immobilité produit alors Yin
Immobilité jusqu'à sa limite puis retourne au mouvement.
Un mouvement, une immobilité
Chacun agit comme la racine de l'autre
Et (ils) se séparent en Yin et Yang.
Les deux principes (Liang Yi) sont établis
Yang change avec Yin et ils s'unissent pour produire l'eau, le feu, le bois, le métal et la terre.
Les cinq Qi se déploient sans à-coups
Les quatre saisons avancent à leur rythme.
Les Cinq Eléments ne faisant qu'un sont Yin et Yang.
Yin et Yang ne faisant qu'un sont Tai Ji.
L'origine de Tai Ji est dans Wu Ji.
Dès que les Cinq Eléments sont produits, chacun a son caractère.
La réalité de Wu Ji et l'essence de Deux (les Deux Principes) et de Cinq (Cinq Eléments) se combinent et coagulent merveilleusement.
Le Tao du Ciel (Qian) parfait le Masculin; le Tao de la Terre (Kun) parfait le Féminin.
Les Deux Qi réagissent (copulent) et s'influencent mutuellement, transformant et donnant naissance aux 10 000 choses.
Les 10 000 choses ne cessent de donner naissance et de transformer sans fin.
Seul l'Homme obtient cette excellence et est le plus intelligent.
Après que sa forme a été créée, son esprit découvre la connaissance.
Les cinq caractères (des Cinq Eléments) sont stimulés et entrent en mouvement.
Le bien et le mal sont distingués et les 10 000 choses apparaissent.
Les Sages fixent les contenus utilisant le Bienveillance et la Droiture (Ren Yi), le Centre et la Justesse (Zhong Zheng).
Ils préconisent l'immobilité et établissent la limite (Ji) de l'homme
Jadis, "la vertu des sages était en l'harmonie avec le Ciel et la Terre.
Leur illumination en harmonie avec le soleil et la lune.
L'ordre de leurs actes en harmonie avec les quatre saisons.
Leur chance et leur malchance en harmonie avec les démons et les dieux".
(Citation du Livre des Transformations)
La chance de l'homme supérieur tient dans la culture (de sa vertu);
La malchance de l'homme petit tient dans sa nature.
Ainsi il est dit qu'en établissant le Tao du Ciel, on parle de Yin et de Yang.
En établissant le Tao de la Terre, on parle de Yin et de Yang.
En établissant le Tao de l'Homme, on parle de Bienveillance et de Droiture.
Il est dit également, "Si l'on retourne à l'origine de toute chose, on sait ce qu'il y a à dire à propos de la vie et de la mort".
Combien est grand le Yi (Yi Jing / I Ching - le Livre des Transformations).
Il est donc le plus parfait.
Ce texte est de Zhou Dun-yi (1017-1073), philosophe, membre de la Secte du Diagramme Tai Ji souvent appelée néo-confucianiste. Il était un adepte de l'alchimie physiologique taoiste.
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